ART BASEL PARIS 2024
Hors les murs 18 octobre 2024 - 20 octobre 2024Adresse : Grand Palais
BOOTH G13 (galerie Sud-Est – 1e étage/1st floor)
La galerie Jousse Entreprise est heureuse de présenter une exposition collective à l’occasion de Art Basel Paris 2024 avec Louidgi Beltrame, Jennifer Caubet, Tim Eitel, Clarisse Hahn, Seulgi Lee, Nathanaëlle Herbelin et Madeleine Roger-Lacan.
La représentation des rituels agit comme un fil conducteur et unificateur – qu’il s’agisse de l’occupation de l’espace public, l’utilisation de techniques, idiomes et coutumes ancestraux, ou de la constance du désir – fantasmé ou vécu. Le corps – dans sa représentation, sa présence ou son absence – se transforme en un élément architectural qui résiste ou cède à des formes variées de tensions.
Les sculptures de Jennifer Caubet s’inscrivent dans le champ de la conquête. Dans Couteau sans lame, le métal sculpté cède la place à un objet plus sensuel – apprivoisant les formes de violence héritées et suggérant l’infiltration et la résilience stratégique. À cette fin, Diffractions – une grande grille en métal galvanisé – incarne la complexité du mur en tant qu’outil politique. Sa barricade, exposée dans le stand, apparaît ouverte, poreuse même, dans une superposition d’arabesques et de couches de treillis métallique, ouvrant la voie à une redéfinition du périmètre d’action, avec le corps comme arme la plus efficace de toutes.
Dans le travail de Clarisse Hahn, le corps et son rôle au sein de la société sont au cœur de ses préoccupations, l’artiste s’immergeant souvent dans la vie de ses sujets. La série Les Princes de la rue s’inscrit dans la continuité de son œuvre Boyzone, dans laquelle elle documente les mécanismes communautaires masculins en marge de la société. Son objectif peut agir à distance, comme dans Père et fille, ou à travers des plans plus intimes. Le rituel de regroupement et sa chorégraphie de rue –parfois empreints de violence – sont présentés comme un chemin pour construire un sentiment de solidarité.
Les œuvres récentes de Louidgi Beltrame ont été inspirées par plusieurs voyages sur le site archéologique péruvien d’El Brujo (Le Sorcier). En documentant des pétroglyphes, en rencontrant des pilleurs de tombes (Huaqueros) et des guérisseurs chamaniques (Curanderos), Beltrame explore la manière dont les vivants communiquent avec les morts, et comment le savoir-faire intangible et hérité, bien que souvent considéré illégal ou invisible, fait partie intégrante du tissu social et agit encore plus comme une résistance à la pensée coloniale et à ses ramifications contemporaines.
Dans le travail de Seulgi Lee, l’artisanat et le savoir-faire ancestral occupent une place prépondérante, témoignant non seulement des techniques traditionnelles mais aussi des systèmes de langage. La pratique de l’artiste est profondément ancrée dans la localité où elle opère – qu’il s’agisse d’utiliser l’eau de différentes rivières, de travailler avec des quilteuses coréennes ou des vanniers marocains. Ces pratiques deviennent un vecteur de préservation du patrimoine immatériel – parfois vieux de plusieurs siècles – et de sa conscience collective, tout en mettant en lumière le travail artisanal, souvent avec humour et une palette éclatante et jubilatoire.
Tim Eitel s’appuie souvent sur la mémoire photographique et sa pratique s’apparente à un rituel de capture du moment à travers un dispositif historiquement chargé en relation avec la peinture. Ses compositions, sont imprégnées d’un sentiment de suspension atmosphérique, d’un entre-deux – comme un purgatoire – où le passé est invoqué et le futur abstrait et inconnu.
Dans ses peintures, Nathanaëlle Herbelin dépeint des scènes de la vie quotidienne – une intimité partagée ou solitaire. Le regard est souvent celui d’une femme – la peintre – se représentant et observant ses proches ainsi que ses espaces de vie. La banalité d’une étreinte, d’un repas ou d’un visage familier devient précieuse en raison de son unicité et de sa transposition sur la toile.
Les peintures de Madeleine Roger-Lacan dégagent une vitalité débordante. Ses toiles semblent avoir leur propre vie. On pourrait presque dire qu’elles dansent. Dans Baûbo – mon sexe est mon cœur (2022), l’artiste fait référence à la légende de la nourrice Baubô, qui provoque l’hilarité de Déméter – désespérée depuis l’enlèvement de sa fille par Hadès – en lui narrant des histoires grivoises. Roger-Lacan ne recule pas devant l’exploration de son inconscient et de ses fantasmes – un monde encore empreint de tendresse. C’est peut-être ici que réside le rituel le plus sain et le plus épanouissant – une résistance au contrôle extérieur de ses propres désirs.
Texte : Clara Darrason
Photo : Max Borderie
Opening hours · Horaires d’ouverture
VIP Days · Journées VIP (Invitation)
16 Oct. – 10:00-20:00
17 Oct. – 11:00-15:00
Public Days · Journées publiques
18, 19, 20 Oct. – 11:00-19:00
Communiqué de presse (PDF) Artistes de l'exposition >