1 jour / 1 artiste

Hors les murs 16 avril 2020 - 11 mai 2020

Le temps d’une journée, un artiste de la galerie s’approprie notre compte Instagram et partage avec vous ses recherches, lectures, travaux et plus encore…

Retrouvez ici l’ensemble du contenu qu’ils ont publié sur nos réseaux sociaux !

 

 

 

09.05.2020 – Takeover by Seulgi Lee

Le travail de Seulgi Lee « nous invite à découvrir des signes animés et leurs contraires. Il se joue de nos velléités à reconnaître (ou pas) une lettre, un langage dans son apparat le plus primitif. […] Comme dans les “nubi(s)“ (quilt coréen) […], ces sculptures votives […] stimulent notre pouvoir de libre association entre image et langage, processus dans lequel l’image devient aussi juste (et non pas juste une image) qu’un proverbe à part entière. »
Arlène Berceliot-Courtin

Seulgi Lee (1972, Séoul) a développé une pratique artistique unique immédiatement reconnaissable pour son utilisation de la couleur, du geste, des formes simples mais élégantes et de la performance. Son travail consiste en la réactivation de pratiques artisanales anciennes dans le but de trouver un rapport perdu avec notre environnement et notre corps. La Criée (Rennes) lui a consacré une exposition personnelle en 2019 et elle fait partie des quatre finalistes pour le Korea Artist Prize 2020.

Légendes des photos :
1. Portrait de Seulgi Lee par Paolo Codeluppi

I’m happy to be introduced by Jousse on Instagram.
Living in Paris since 1st Feb. 1992, I’ve been working with extraordinary
artisans for last years, convinced that there is an alternative form of
being community.
Eventually I was looking for the starting point of language
through the practice of those artisans, whether in quilt, basketry or pottery.
Each time something else came out of the research.
For 1 Day, I propose a glimpse of my humble environment.
As said my colleague Louidgi Beltrame, our past is our future.
I am thrilled to announce that a new project will be part of
the Korea Artist Prize show along with 3 artists at National Museum
(MMCA) in Seoul this year, next door to the Gallery Hyundai.
Thank you for supporting the arts. Seulgi.

 

 

 

 

07.05.2020 – Takeover by Atelier Van Lieshout

Les oeuvres de l’Atelier Van Lieshout proposent souvent des environnements utopiques pour l’habitat et l’industrie, interrogeant les modes d’occupation des deux. Alors que le monde faiblit sous la pression techno-moderniste, il se joue une nostalgie pour les croyances politiques passées. Van Lieshout soulève ainsi de vives questions, souvent sombres, sur « la fin de tout » et propose des solutions artistiques vers « le début de tout ».

Après des études à la Rotterdam Art Academy, Joep Van Lieshout (1963, Ravenstein) fonde en 1995 l’Atelier Van Lieshout et en 2001 AVL-Ville à Rotterdam. Les œuvres produites se situent à la frontières entre art, design et architecture. En étudiant la ligne de démarcation entre la fabrication d’art et la production en série d’objets fonctionnels, il cherche à trouver les limites entre fantasme et fonction, entre fertilité et destruction. Il a récemment exposé au Pioneer Works (New York).

Légendes des photos :
1. Portrait de Joep Van Lieshout par Jaap Scheeren

Think big! As the height of the gallery’s roof isn’t infinite, AVL is posting artworks you wouldn’t be able to run into at Jousse Entreprise.

2. Invisible Hand, 2012, 470 cm high.

4. The Monument, 2015, 431 cm high.

5. Beeld, 2012, 310 cm high.

6. The Leader, 2015, 330 cm high.

7. Womb House, 2004, 212 cm high. The artwork was part of Unlimited at Art Basel in 2004. Afterwards, it was part of the Antoine de Galbert collection and is now in the collection of Centre Pompidou.

9. Blast Furnace, 2013, 1050 cm high.

10. Domestikator, 2015, 880 cm high.

11. Last one, and we’re cheating again… But this work was especially made for the gallery and was sold by Jousse, so we wanted to share this artwork as well. And, let’s be honest, one part is actually quite big….  Le Magnifique, 2010, 135 cm high.

 

 

 

 

05.05.2020 – Takeover by Ange Leccia

« De ses premières expérimentations cinématographiques en Super 8 à Poussière d’étoiles (2017) en passant par Mer (1991), les œuvres d’Ange Leccia (1952, Minerviú) offrent des moments en suspension où le temps et l’espace deviennent la mesure des émotions. Travaillées par la mémoire et l’amour, l’introspection et la sensation, ses vidéos amènent toute chose filmée à une forme d’incandescence. L’épuré et l’abstraction deviennent alors les vecteurs d’une approche vibrante propice à la contemplation. Son travail propose une analyse charnelle de l’image où la lumière et les éléments naturels affirment l’énergie de la création. »
Fabien Danesi

Après des études à la Sorbonne et un pensionnat à l’Académie de France à Rome, il enseigne à l’école des Beaux-Arts de Grenoble puis de Cergy. De 2001 à 2017, il crée et dirige le Pavillon au Palais de Tokyo. Ses œuvres ont été exposés en France et à l’étranger (Paris, New York, Tokyo, Londres, Shanghai…).

Légendes des photos :
1. Portrait d’Ange Leccia par Janarbek Amankulov-Saparlas

Confinement – Villa Médicis, 1982 – 01

Confinement – Villa Médicis, 1982 – 02

Confinement – Villa Médicis, 1982 – 03

Confinement – Villa Médicis, 1982 – 04

Confinement – Villa Médicis, 1982 – 05

 

 

 

 

02.05.2020 – Takeover by Matthew Darbyshire

« Comment rendre quelque chose aussi ordinaire que possible quand, après l’avoir regardé avec tant d’attention et pendant si longtemps, il ne reste rien, plus rien d’ordinaire ? […] Tandis que les sculptures de Matthew Darbyshire examinent les complexités de la reproduction et les possibilités foisonnantes qu’elle renferme, elles sont autant d’études sur la répétition ; réversibilité, inversion, perversion. Ancrée dans le processus artistique, l’attention compulsive portée à la répétition en série souligne les distinctions structurelles et esthétiques de chaque nouvel objet. »
Emily LaBarge

En réfléchissant sur l’art, l’architecture et le design, qu’ils soient anciens ou nouveaux, nationaux ou internationaux, Matthew Darbyshire (1977, Cambridge) cherche à identifier certaines des forces qui déterminent nos goûts et influencent l’apparence et l’atmosphère de nos espaces de vie. Il a exposé dans de grandes institutions londoniennes (Tate Britain, The ICA…) et à l’international (Japon, États-Unis, Asie).

Légendes des photos :
1. Portrait de Matthew Darbyshire

2-11. Hercules meets Galatea

12-21. Woodland Project

22-31. Open Air Sculpture

32-41. Dot’s Hands

42-51. Passive Sensor Series

52-61. Series
– Giorgio Morandi
– Personalised Iphone covers
– Sherrie Levine
– Sex Robots
– Allan McCollum
– Air Max 1995 copies
– Haim Steinbach
– Build-A-Bear
– Elaine Sturtevant
– Mike Kelley

62-71. 11 Rue Simon-Crubellier

72-81. Sacred Structures
– Ancient Greek Seated Goddess
– Roger Tallon
– John Chamberlain
– Inca bath
– Michelangelo Pisteletto
– Islamic Wudu basin
– Marcel Duchamp
– Robert Gober
– Charles Harlan
– Atelier van Lieshout

82-91. Xerox Series

92-93. Monsieur Philippe Jousse

 

 

 

30.04.2020 – Takeover by Tim Eitel

Tim Eitel emploie la peinture pour créer des analogies avec la réalité, en construisant des mondes parallèles fictifs à partir de situations qui ont été vues et vécues. Ses peintures sont basées sur des rencontres, des objets photographiés ou des espaces qui existent réellement. Les peintures d’Eitel ne racontent pas d’histoires, mais présentent un moment sans début ni fin, défini à la fois par une constellation de figures dans l’espace, le déclin de la lumière sur les architectures et les relations des couleurs entre elles. Les œuvres de Tim Eitel sont une recherche profonde de la perception de l’espace, de la lumière et de la temporalité, testant les possibilités de la peinture pour représenter ces éléments.

Tim Eitel (1971, Leonberg) a étudié à la Hochschule für Grafik und Buchkunst de Leipzig. Il a participé à plus de cinquante expositions de groupe et une trentaine d’expositions monographiques dans le monde entier depuis 2000. Depuis quatre ans, il dirige un atelier aux Beaux-Arts de Paris.

Légendes des photos :
1. Portrait de Tim Eitel

2-3. Peindre avec Daphne Oram, une pionnière encore sous-évalué de la musique électronique. Elle a cofondé l’atelier radiophonique de la BBC et construit son propre instrument, le système Oramics, où les lignes tracées sur un film 35 mm contrôlaient le son. Le dessin devient sonore. Son livre excellent An Individual Note rassemble la musique, l’électronique, la psychologie et l’ésotérisme d’une manière fascinante et accessible.

4. Je me prépare pour l’avenir.

– J.G. Ballard
– Philip K. Dick
– Michel Houllebecq
– William S. Burroughs
– R.A. Lafferty
– Villiers de l’Isle Adam

5-14. En 2011, j’ai visité Mexico avec la galerie Jousse Entreprise et la galerie Eigen + Art. J’ai eu l’occasion de visiter la Casa Prieto Lopez de Luis Barragán avant sa restauration et son ouverture au public. Cette rencontre (et aussi tout ce que j’ai appris sur l’architecture moderne française à travers des conversations avec Philippe Jousse) a beaucoup changé ma vision sur l’architecture moderne et a conduit à de nombreuses peintures et aquarelles au fil des ans.

– Luis Barragán, Casa Prieto Lopez
– Tim Eitel, Architectural Studies (Barragan), 2017, Oil on Canvas
– Tim Eitel, Barragan (Vierte Ansicht), 2014, Watercolor on Paper
– Tim Eitel, Barragan (Zweite Ansicht), 2014, Watercolor on Paper
– Tim Eitel, Mexican Window, 2014, Oil on Canvas
– Tim Eitel, Barragan (Erste Ansicht), Watercolor on Paper
– Tim Eitel, Barragan (Vierte Ansicht), Watercolor on Paper

15. La relation problématique entre l’art et l’argent et son effet désastreux sur la nature est loin d’être nouvelle et a déjà été discutée dans l’Antiquité par Pline l’Ancien dans son Histoire Naturelle. Je suis tombé sur ce fait dans le livre captivant de Leonard Barkan sur la redécouverte, la réinterprétation et la réinvention de la sculpture antique, «Unearthing the Past».

16-17. C’est un jour de pluie, donc être confiné semble plus naturel. J’essaie de tirer quelque chose de ce patch modulaire, je ne suis pas sûr de savoir où vont tous les câbles. Ils vivent leurs vie.
D’une certaine façon, ça devient presque trop mélodique…

– Tim Eitel, Cables, 2018, Oil on canvas

17-24. Pour ceux qui ne l’ont pas vu: quelques photos de mon expo Offene Wände au Museum der bildenden Künste à Leipzig l’année dernière. Les peintures de ce show vont aller en Corée du Sud où une grande exposition solo est prévue pour ouvrir au Daegu Art Museum mi-juillet. Le seul expo qui n’a pas été reporté à l’année prochaine… croisons les doigts. Travail sur une maquette de l’installation et de l’architecture.
Peut-être que nous allons nous habituer à regarder les expos via instagram et les musées restent vides… petite empreinte carbone.

– Installation MdBK Leipzig, Photos PUNCTUM/Alexander Schmidt
– Architecture Model for upcoming show at Daegu Art Museum

25. La table de travail pourrait avoir besoin d’un peu de nettoyage… mais parfois des rencontres inattendues se produisent.

26-35. Musique, pour l’amour des listes.

Tod Dockstader: Organized Sound
Kali Malone: The Sacrificial Code
Grachan Moncur III: Evolution
To Catch A Ghost, Field recordings from Madagascar
Julius Eastman: The Nigger Series
Alice Coltrane: Journey in Satchidananda
Robert Wyatt: Old Rottenhead
Lucrecia Dalt: Ou
James Rushford: The Body’s Night
Felicia Atkinson: Hand in Hand

36. Une citation du livre époustouflant « L’Ordre du Temps » de Carlo Rovelli. Pour moi, lire un livre comme celui-ci, c’est comme remonter à l’enfance, lorsque la compréhension de juste quelques parties de certains livres ouvrait un monde plein de poésie.

37-38. Je vous laisse avec ce poème de Raymond Carver, adapté aux jours de confinement. Ceci est mon dernier post dans cet experiment d’une journée pour un inexpérimenté d’instagram.
Restez heureux et en bonne santé. Cheerio.

– Better days
– Raymond Carver: Company

 

 

 

 

27.04.2020 – Takeover by Simon Martin

« Les peintures de Simon Martin sont le fruit d’une observation attentive de certains détails issus de son environnement quotidien ou d’œuvres auxquelles le relie un sentiment d’empathie. C’est un processus lent d’imprégnation, un peu à la manière d’un appareil enregistreur qui absorberait le visible pour en restituer certains fragments longuement mûris et choisis. La matière picturale légère et douce semble perçue au travers d’un filtre qui atténue l’éclat des couleurs afin qu’il ne blesse pas la vue. […] »
Marc Desgrandchamps

Le travail pictural de Simon Martin (1992, Vitry-sur-Seine) se construit sur le recouvrement et la résurgence de détails, évoquant le monde contemporain et l’intimité. Il est diplômé des Beaux-Arts de Paris depuis 2017. En 2019, il a participé entre autres à la bourse révélations Emerige ainsi qu’au Prix Antoine Marin. À la rentrée 2020, la galerie Jousse Entreprise lui consacrera son premier solo show depuis qu’elle représente son travail.

Légendes des photos :
1. Portrait de Simon Martin par Julie Coulon

2. Pour faire écho à la période que nous traversons, j’aimerais vous partager une anecdote sur un peintre qui a été très important pour le développement de ma pratique, dont l’intérieur, et d’une certaine façon le confinement, sont au coeur du travail.
« Intérieur, rayon de soleil sur le sol » est une peinture réalisée par Vilhelm Hammershøi en 1906 de son appartement de Copenhague. Elle fait partie des collections de la Tate modern de Londres. /
Décrite par Michaëlis (poète) et Bramsen (collectionneur) comme suit : « Sur la droite se trouve une table avec une nappe blanche qui est coupée par le bord du tableau, et plus loin, une femme en noir debout entre la table et le mur du fond. Le propriétaire a plié la toile de sorte que la figure ne soit pas visible, car selon lui elle ne semblait pas au niveau des autres parties du tableau »

3-5. Simon Martin, Deux amoureux sous une parabole, 2019 ,huile sur toile, 205 x 105 cm
Matisse, La leçon de piano, 1916, huile sur toile, 245 x 213 cm
Au MoMA se trouve un des tableaux fondateurs de mes réflexions sur l’espace et la figure : La leçon de Piano de Matisse. C’est en découvrant cette œuvre, en voyant comment le fond, le mur, s’étend sur le visage, comment dans un espace domestique, elle annule la notion de premier et second plan, que j’ai commencé à chercher une solution picturale pour brouiller la distinction entre espace et corps pour que tout s’imbrique dans une mécanique poétique.

6. Simon Martin, Amoureux rétro-éclairés II, 2019, huile sur toile,18 x 24 cm

7-14. Pour continuer sur la thématique du confinement chez soi, voici trois maisons. Une qui définie les limites de l’espace intérieur, une qui lui donne un poids, et une qui le fissure.
– La maison de Jean-Pierre Raynaud, 1969 – 1993
– La maison de Rachel Whiteread House, 1993
– La maison de Gordon Matta-Clark Spliting, 1974
– Making of Jumanji, 1995

15. Pastel 1. Simon Martin, Sans titre (bouquet de fleurs et smartphone), 2020, pastel, 24 x 19 cm

16. Pastel 2. Simon Martin, Clémentine et confinement, 2020, pastel, 24 x 19 cm

17-19. Simon Martin, Main épaisse, 2018, huile sur toile, 24 x 19 cm.

Vilhelm Hammershøi, Portrait d’une jeune femme, la soeur de l’artiste Anna Hammershøi, 1885, huile sur toile, 91,5 x 112 cm, Hirschsprung collection

20-21. Simon Martin, 14 h sur le lit, 2020, huile sur toile, 162 x 130 cm. Rendez-vous en Septembre !

 

 

 

24.04.2020 – Takeover by Eva Nielsen

« L’oeuvre d’Eva Nielsen est constamment à la lisière de quelque chose : au seuil du territoire, de son centre et de sa périphérie, de l’image imprimée et de la peinture, de l’abstraction et de la figuration. D’un horizon à l’autre, du format au sujet, le paysage prédomine dans ses peintures et ses dessins. Inspiré à la fois des architectures et par leurs vestiges tant modernistes qu’utopistes, son regard se pose sur ce qui semble être « hors de vue » car les lieux qu’elle retranscrit n’apparaissent qu’entre les interstices d’une nature abandonnée et des sites industriels. »
Marianne Derrien

Le travail d’Eva Nielsen (1983, franco-danoise) se distingue par l’utilisation simultanée de la peinture (huile et acrylique) et de la sérigraphie. Ses peintures ont été présentées lors d’expositions personnelles et collectives en France et à l’étranger (États-Unis, Russie, Norvège, Turquie, Tunisie, Allemagne, Angleterre ou encore Portugal).

Légendes des photos :
1. Portrait de Eva Nielsen par Vincent Ferrane

2-8. Avec Philippe, on parle beaucoup d’architecture. Il y a deux ans, sur ses recommandations, j’ai visité le showroom d’Olivetti dessiné par Carlo Scarpa à Venise. C’est quelque chose que j’ai tout de suite aimé dans la galerie, la porosité entre les différents domaines / arts. J’ai ajouté dans cette sélection des exemples d’architectures que je trouve inspirantes et que je regarde régulièrement.
– Carlo Scapa. Photo : A.Palladio
– Susana Torre. GA Houses. 1982
– Louis Kahn Library, Phillips Exeter Academy, New Hampshire (1965-72). Photo : Iwan Baan
– Denise Scott Brown, David M. Trubek House, Massachusetts, 1971 Photo : VSBA
– Eileen Gray, La villa Tempe a païa, 1931. Photo :Fonds Eileen Gray
– Arcosanti by Paolo Soleri, 1970’s. Photo : NYTimes

9-12. Speaking of porosity, it’s in this state of mind that my solo show for Independant Art Fair in Brussels (edition 2018 curated by Vincent Honoré was designed with Joël Riff who built proposals without taking into account standard display — with amazing works by Jean Prouvé and Jean Jeanneret

Vue de notre stand, 2018. Photo : Nicolas Brasseur

14-20. Cette question de la transversalité est directement lié à un livre que j’adore Leap before you look, au sujet d’une école fascinante, Black Moutain College (1933-1957), dirigée notamment par Josef et Anni Albers. Faire converger différentes pratiques était un leitmotiv. Des artistes comme Robert Rauschenberg et John Cage ont travaillé ensemble et l’école a accueilli des artistes incroyables comme Jacob Lawrence, Gwendolyn Knight ou Aaron Siskind. L’approche de l’école était complète, en terme de sculpture, musique, peinture, photographie,  performance, architecture…
– Josef Albers
– Jacob Lawrence
– Jacqueline Gourevitch
– Aaron Siskind
– Anni Albers
– Kenneth Noland
– Buckminster Fuller

Toutes les images proviennent du livre Leap before you look, publié par l’Université de Yale, écrit par Helen Molesworth

21-28. Il y a trois ans, Sophie Vigourous a pensé un group show nommé TERRITOIRE. Le travail de Jennifer et le mien était en dialogue et cela fonctionnait très bien ; nous avons eu envie de continuer ce dialogue et c’est ainsi que nous avons imaginé ᴅɪᴘᴏʟᴀʀ

– Vue de DIPOLAR Jennifer Caubet – Eva Nielsen. Production pour l’œuvre de Jennifer Caubet par le Cirva, Marseille.
– Eva Nielsen, Template, encre et acrylique sur sur papier, 170 x 130 cm
– Vue de TERRITOIRE

29-36. Je suis fan de l’architecture morphologique et la principe de paréidolie. J’ai vu récemment des photographies et des maquettes impressionnantes de la maison bulle d’Antti Lovag à Beaubourg J’adore également la fragmentation spatiale de Zaha Hadid.
De manière générale, je l’avoue, je suis complètement fan des maquettes. Quand j’avais dix ans, ma jambe droite était en miette pendant un an. Je devais rester sans bouger dans le même fauteuil. Mes parents ne savaient plus quoi inventer. Un jour mon père est rentré avec une maquette et après je n’ai eu cesse d’en faire encore et encore. J’aime tout : plan, maquette, constructions abandonnées, projets laissés de côté, tours de babel et vanités.

– Le Palais Bulles, de Antti Lovag
– Eva Nielsen, Archihead, 2018, acrylique et encre de sérigraphie sur toile, 90 x 70 cm
– Personal archive, Romania, 2015
– Eva Nielsen, Archihead, 2020, acrylique et encre de sérigraphie sur toile, 200 x 170 cm
– André Bloc, Habitacle, 1962
– Model, Heydar Allyev Centre, Azerbaijan by Zaha Hadid
– Clément Borderie, Transformation, sel de roche, 2007
– Détail d’une planche extraite de l’« Architecture civile », Jean-Jacques Lequeu

37-44. Mon oncle danois avait dédié une pièce entière dans son sous-sol à la construction d’une ville en maquette avec le train de banlieue, les éclairages, etc. Il a consacré une partie de sa vie à ce projet. J’ai passé des heures à regarder cette ville (et peut-être cela vous évoque à juste tire cette ville-maquette dingue dans Beetlejuice ?)

– Eva Nielsen, Zoled, 2020, acrylique et encre de sérigraphie sur toile, 210 x 170 cm
– Studio views, 2020
– Studio view. Photo : Stephane Ruchaud
– Eva Nielsen, Polhodie, 2019, acrylique et encre de sérigraphie sur toile, 200 x 220 cm
– Silo, studio view
– Beetlejuice ! Beetlejuice ! Beetlejuice !

45-47. Immediate inspiration comes from the place where I have lived since my childhood and places I visited in the periphery of big towns. Suburbia intrigued me for years. Transition spaces. « Suburbia literally means « A city below » ; it is a circular gulf between city and country – a place where buildings seem to sink away from one’s vision – buildings fall back into sprawling babels or limbos. » my friend of twenty years Marianne Derrien sent this extract written by Robert Smithson to me and it was a precious gift as it was exactly the depiction I was searching for a long time.
– Recherche, studio
– Eva Nielsen, Lucite, 2020, techniques mixtes sur papier (aquarelle, acrylique, encre de chine, impression, sérigraphie), 50 x 40 cm
– Eva Nielsen, Christine, 2020, techniques mixtes sur papier (aquarelle, acrylique, encre de chine, impression, sérigraphie), 50 x 40 cm

48-53. I’ve had this obsession about Horizon for years. I would like to quote dear Arlene Berceliot Courtin and the text she wrote about my work few years ago (sorry no english translation) : « Dépeint à travers un écran, un prisme, une fenêtre, un obstacle. Ainsi, s’installe une impression de filtre temporaire sur la représentation, un peu comme lorsque nous nous évertuons à photographier un paysage dans un train à grande vitesse tandis que notre reflet prend indéniablement l’avantage sur la beauté des vallées que nous observons (…) Un horizon ou plutôt des horizons. Serait-ce le signalement d’un mot souvent considéré comme invariable, et restant foncièrement toujours aussi ambigu ? ».

– Eva Nielsen, Ascien, 2018, huile, acrylique et encre de sérigraphie sur toile
– Akesli Gallen-Kallela, Lac Keitele, 1905
– Eva Nielsen, Hard Sun, 2017, huile, acrylique et encre de sérigraphie sur toile, 90 x 70 cm
– Caspar David Friedrich, Monk by the Sea, c. ‪1808–1810‬, huile sur toile
– Kay Sage, Third-paragraph-h, 1953, huile sur toile, 96,5 x 78,7 cm
– Eva Nielsen,Zamak II, 2018, huile, acrylique et encre de sérigraphie sur toile, 200 x 170 cm

54- 58. En atteignant l’oasis, le voyageur à la rétine hallucinée commence à chercher de l’ombre et de l’eau. Celle-ci, tu la trouveras en quantité ici, recouvrant presque tout sur son passage. La première, en revanche, ne se risque jamais trop. Il est toujours midi – un midi mouillé, certes – dans ces oeuvres « peephole ». Pièges pour le regard, réceptacles pour se projeter, instruments cognitifs. Un mirage, même sans soleil ni séduction, demeure une tentation sans pareille. La pluie, les arbres maussades, l’impression de la nuit qui vient, ces pavillons célibataires qui nous attirent irrésistiblement vers eux renforcent son potentiel mystérieux, comme s’il n’était qu’une première étape avant d’aller plus loin, au fond de la toile comme de ses propres yeux.

 

 

 

 

21.04.2020 – Takeover by Jennifer Caubet

« Depuis la fin des années 2000, le travail de Jennifer Caubet s’est affirmé et complexifié autour de préoccupations liées à l’espace, à son occupation comme à sa représentation. Les titres de plusieurs installations réalisées en 2009, telles que Stratégie d’occupation des sols et Z.A (Zone d’Action) le désignent presque explicitement : Jennifer Caubet conçoit l’investissement de l’espace comme une « conquête », dans une approche politique de l’activité artistique ou, plus globalement, de l’être au monde. »
Marie Chênel

Grâce à des productions singulières avec des spécialistes, ingénieurs, architectes et entreprises, Jennifer Caubet (1982, Tonneins) amorce un travail de réflexion sur, dans et autour de l’espace, à travers la sculpture, l’installation et le dessin. Elle a bénéficié d’expositions personnelles, dont entre autres, à La Maréchalerie de Versailles (2013) et au Frac Occitanie Montpellier (2018). Ses installations dans l’espace public sont visibles à Vent des Forêts et au Parc du Centre d’art Les Tanneries.

Légendes des photos :
1. Portrait de Jennifer Caubet par Vincent Ferrane

Jeux de ficelles
La figure du serpent de mer
brève dessinée en 3 épisodes
graphite et encre, 2020

 

 

 

 

16.04.2020 – Takeover by Nathanaëlle Herbelin

« Nathanaëlle Herbelin a grandi dans un petit village au centre d’Israël entre un père français et une mère israélienne, et c’est à Tel-Aviv qu’elle a appris la peinture, aux côtés d’artistes russes et ukrainiens arrivés sur place dans les années 1990. De ce territoire, elle conserve aujourd’hui encore le goût du désert, du silence et de la culture des bédouins du Néguev, ainsi qu’un lien étroit avec la nature. L’ensemble de son travail est sous-tendu par un contraste entre une grande tension et une certaine douceur. Et sa mélancolie n’exclut pas, ici et là, des traits d’humour et une certaine légèreté. »
Anaël Pigeat

Nathanaëlle Herbelin (1989, Israël) crée des ponts entre l’intime et le politique. Elle est diplômée de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris et a bénéficié d’expositions personnelles en France, Belgique, Chine et États-Unis. Elle prépare actuellement un solo show en Israël pour 2020.

Légendes des photos :
1. Portrait de Nathanaëlle Herbelin
2. Good morning. Pierre Puvis de Chavannes, 1889, The Sacred Wood Cherished by the Arts and the Muses
3-9. Confinement à Tel Aviv, rue Levanda

10-13. Painting studio in our Bedroom…again…

14. Details for bedroom studio. Video by David Kashtan

16. My dearest neighbor, Sinit

 

 

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