NATHANAËLLE HERBELIN

Portrait de Nathanaëlle Herbelin, photo : Milena Villalòn

 

Née en 1989 en à Tel Aviv, Israël
Vit et travaille à Paris

Dans sa recherche picturale, Nathanaëlle Herbelin crée des ponts entre l’intime et le politique, entre le personnel et l’universel : chaque peinture est issue d’un événement ou d’une relation vécue et témoigne des différents contextes appréhendés, qu’elle révèle sans les dénaturer. Ses formes et couleurs uniques explorent les caractéristiques, les nuances, et les connexions entre ses sujets au sein de tableaux où invention et observation se diluent subtilement.

Franco-israélienne basée à Paris depuis 2011, Nathanaëlle Herbelin a obtenu son master de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris (ENSBA) en 2016 et a été invitée en 2015 à suivre la formation de la Cooper Union (New York, États-Unis).

En 2024, une exposition personnelle lui est consacrée au Musée d’Orsay, en dialogue avec la collection d’oeuvres des Nabis. D’autres expositions personnelles lui ont été consacrées à Paris, en France (galerie Jousse Entreprise, hôtel de Guise, Dilecta, Yishu 8, 2021), au centre d’art Palestinien d’Umm el-Fahem (Israel, 2021), en Chine (He Museum, Foshan, 2025 ; centre d’art George V, Pékin, 2020 ), aux États-Unis (Emmanuel Barbault gallery, New York, 2019), ou encore à Bruxelles, en Belgique (galerie Xavier Hufkens, 2023/2025 ; IN-BOX, 2018). 

Le travail de l’artiste a également été présenté, entre autres, dans des expositions collectives au Centre Pompidou Metz (2025), à Bozar (Bruxelles, 2024- 2025), à la Villa Sauber de Monaco (2025), au MO.CO. (Montpellier, 2023), au MASC – Sables-d’Olonne (2023), au musée Estrine de Saint-Rémy-de-Provence (2023), au musée des Beaux-Arts de Dole (2023), au Mucem (Marseille, 2022), à la Fondation d’entreprise Pernod Ricard (Paris, 2022; 2017), au centre d’art et de recherche Bétonsalon (Paris, 2019) et à la Collection Lambert (Avignon, 2017).

Ses peintures ont intégré de nombreuses collections publiques et privées, comme celles du musée des Beaux-Arts de Rennes (2018), du musée de l’Abbaye Sainte-Croix (Les Sables-d’Olonne, 2019), du Centre national des arts plastiques (Paris, 2020), du Frac Champagne-Ardenne (Reims, 2021), du S.M.A.K. (Gand, 2022), de Lafayette Anticipations – Fondation Galeries Lafayette (Paris, 2022), du Frac Auvergne (Clermont- Ferrand, 2022), du musée d’Art moderne de la Ville de Paris (2023, 2025) du Stedelijk Museum (Amsterdam, 2024) ou encore celle du Musée de Tel Aviv (2024). 

 

 

Nathanaëlle Herbelin a grandi dans un petit village au centre d’Israël entre un père français et une mère israélienne, et c’est à Tel-Aviv qu’elle a appris la peinture, aux côtés d’artistes russes et ukrainiens arrivés sur place dans les années 1990. De ce territoire, elle conserve aujourd’hui encore le goût du désert, du silence et de la culture des bédouins du Néguev, ainsi qu’un lien étroit avec la nature. L’ensemble de son travail est sous-tendu par un contraste entre une grande tension et une certaine douceur. Et sa mélancolie n’exclut pas, ici et là, des traits d’humour et une certaine légèreté.

Il y a quelques années, Nathanaëlle Herbelin s’interrogeait sur l’éventuel rapport de sa peinture à la photographie. Ce questionnement a fait place aujourd’hui à de nouveaux paradoxes, à de nouvelles équivoques. Elle chasse dans le réel de petits épisodes banals. Puis elle les examine à la surface de ses peintures dans un mélange de prosaïsme et de transcendance poétique, qui se résume en général dans un trait d’humour léger. Ses tableaux les plus réalistes sont les plus ambigus, par exemple le grand intérieur inspiré par Les Choses de Georges Perec, qui est aussi la bibliothèque d’un appartement prêté par un ami peintre. Il exprime sa fascination pour l’idée d’une maison à soi, entre présence concrète et monde de fiction.

Récemment de drôles de scènes sont apparues dans ses tableaux, comme des commentaires sur ce qu’elle aurait pu faire si elle avait été une peintre abstraite. Ce sont des détournements de souvenirs de l’école des beaux-arts : des vues méconnaissables de chantiers d’exposition, des petits coins d’ateliers, un tréteau dont la forme évoque un module métallique, un chevalet ou bien les restes d’une installation, une boîte noire pour montrer de la vidéo, qui ressemble à un monochrome devant des murs d’un rouge sombre. Plus ancienne d’à peine quelques mois, une petite nature morte montrant un morceau de carton aplati, trouvé par terre dans la rue, n’est pas une sculpture abstraite, mais une de ces protections que l’on met autour des gobelets de café à emporter pour ne pas se brûler les doigts.

Au même moment et à l’opposé de cette recherche – ou plutôt exactement dans le même esprit – Nathanaëlle Herbelin s’est lancée dans une nouvelle aventure : des portraits d’inconnus, réalisés au hasard des rencontres dans la rue ou dans les salles d’un musée, et des portraits d’amis intimes qui ont posé pour elle, seuls ou bien par groupes, réceptacles eux aussi, d’histoires que l’on ne saura pas. Au début, ils détournaient le regard puis, de plus en plus, ils font face aujourd’hui à leur présent et à l’archaïsme de la peinture […]

Anaël Pigeat
Novembre 2017

 

Biographie (PDF) Oeuvres Expositions Actualités Publications

Oeuvres

Expositions

Actualités

Publications

Aller à la barre d’outils