NATHANAËLLE HERBELIN, SIMON MARTIN | Entre tes yeux et les images que j’y vois *

Hors les murs 12 avril 2022 - 28 mai 2022

Adresse : Fondation Pernod Ricard, 1 cours Paul Ricard, 75008 Paris

« Un groupe d’artistes qui se regardent et qui se parlent, c’est un phénomène de toujours. Ce qui nous a donné l’envie de réunir ces huit peintres, et de continuer une suite d’expositions initiée en 2019, c’est de nous interroger sur la manière dont les formes adviennent aujourd’hui, non seulement dans la solitude de l’atelier, mais aussi par les regards, par les mots ou par les affinités. Ils ont en commun une pratique de la peinture où les images ont leur place. Dans leurs toiles, ils assument leurs émotions et leurs plaisirs, leurs désirs et leurs revendications, portés par une humanité dépourvue de cynisme. Ce qui lie, c’est aussi la vie partagée, les relations organiques et fluides qu’ils entretiennent les uns avec les autres. Ils sont un portrait d’une génération.

Les uns avec les autres, les uns à côté des autres, leurs œuvres sont d’abord diverses. Jean Claracq peint le monde contemporain au format des enluminures médiévales, en mêlant des images de l’histoire et des corps d’aujourd’hui. Les tableaux de Miryam Haddad sont une plongée dans la matière et dans la couleur. Ses images surgissent progressivement, comme des contes qui résonnent des violences du monde tel qu’il est. Cecilia Granara peints les amours de corps imaginaires dans des scènes chimériques aux teintes éclatantes qui sont autant d’engagements pour la représentation des femmes. Avec ses images du quotidien, Nathanaëlle Herbelin montre des corps intimes et des paysages politiques réalisés sur le vif ou issus de sa mémoire, des tableaux à la tonalité à la fois contemporaine et atemporelle. En faisant poser ceux qu’il aime, en représentant des figures immobiles, souvent alanguies, Simon Martin mène des recherches sur la couleur et les pigments. Il utilise la force des tons clairs, et joue avec la révélation des formes dans une peinture de la nuance. Des bouquets de jambes, des bras désarticulés, des pizzas humanoïdes et des bouées en donuts… L’univers acidulé de Madeleine Roger-Lacan invite à se laisser emporter par les rêves et les fantasmes. Avec des jeux de pigments, de liants et de matières qu’elle prépare avec soin, Christine Safa peint la lumière de son enfance au Liban, des images qu’elle transforme en paysages et en corps mythiques. Dans une atmosphère empreinte de mélancolie, Elene Shatberashvili peint des individus et des communautés silencieuses. Ce sont des images de la mémoire peuplées de solitudes. Ce sont enfin des luttes contre toutes sortes de discriminations qui animent la peinture d’Apolonia Sokol. La rigueur de ses compositions traduit la puissance des messages qu’elle porte.

Dans le flot d’images qui nous entoure, nous proposons aux visiteurs, un moment suspendu, une expérience singulière et concentrée de ces tableaux, un face à face avec leur peinture. Nous avons pris le parti de montrer une seule peinture de chaque artiste, celle qu’ensemble nous avons considérée comme emblématique à ce moment de leur carrière, dans leur maturité naissante. Un ensemble de carnets, de dessins, de notes, de photographies d’atelier et d’images vidéo complète la perception que nous voulons donner de ces artistes. Une partie de leurs bibliothèques personnelles traduit aussi leurs paysages mentaux. »

*Le titre est une citation du recueil de Paul Eluard, « Les Yeux fertiles ».

Photo : Aurélien Mole

commissaire : Anaël Pigeat et Sophie Vigourous

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