LOUIDGI BELTRAME | Nosotros tambien somos extraterrestres

In situ 13 septembre 2014 - 31 octobre 2014

Bonjour,

Je m’appelle René García Atuq. Je suis artiste. Je vis à Lambayeque, au Pérou. J’ai rencon- tré Louidgi Beltrame aux abords du plateau désertique de Nazca. Il filmait son ami Victor Costales, qui arpentant ces immenses lignes tracées il y a quelques 1700 ans par les indiens Nazca, énonçait de mémoire un texte écrit par Robert Morris suite à un voyage ici-même, oui, à Nazca, dans les années 70. Beltrame déplaçait le corps de Costales dans cet espace fantastiquement horizontal et avec lui les observations de Morris sur la matérialité de ces « mystérieuses » lignes qui allaient alimenter son approche du Land Art [Est-ce que c’est juste l’approche de Morris ou du Land Art en général ? On pense à Long, Smisthon avec son projet d’exposition à voir depuis un avion, etc.] En emboîtant les pas de Morris, il s’agissait tant de savo ir ce que le texte disait que de savoir ce que les lignes disaient. Le texte et les lignes dans le désert ne tombent pas toujours d’accord.

Le déplacement de ce texte intitulé Aligned with Nazca (Artforum, 14, 1975) avait commencé ailleurs. En Hollande, sur les polders, là où Robert Morris avait construit un earthwork un peu oublié – appelé Observatory (1971-1977). La sculpture – une double enceinte circulaire faite de bois et de terre, munie de visées s’alignant avec le soleil lors des solstices et des équinoxes – avait étrangement amené Louidgi Beltrame à filmer à la conjonction de l’espace et du temps ; à enregistrer Observatory qui devenait complètement Observatory [C’est bien ça ? Oui. C’est un peu compliqué ou trop court, non ? Ah tu trouves ?], quand la seule position du soleil ac- tivait cette oeuvre voire l’actualisait quatre fois par an. Equinoxe, solstice, équinoxe, solstice. Voilà qu’une sculpture devenait le dispositif d’un film. Elle le chapitrait à mesure que Beltrame l’observait puis l’étudiait en y ramenant le texte de Morris pour en tester les fondations, puis en y organisant et enregistrant un concert de Morten Norbye Halvorsen et Benjamin Seror qui produisaient là, dehors, à l’orée de l’hiver, la musique dudit film.

Il y avait une idée de célébration indexée sur les cycles du soleil. Et je m’y connais en célé- bration cosmique. Voilà peut-être pourquoi Louidgi Beltrame m’a invité(e) à introduire son exposition Nosotros También Somos Extraterrestres. Titre programmatique, non ? J’y ai par conséquent glissé, vous verrez, quelques objets extraterrestres qui regardent son nouveau film, un dispositif d’images et un ensemble de sculptures issus d’une rencontre impossible entre la sortie de l’art minimal d’un artiste américain, les puissantes découpes de l’espace des indiens Nazca et une rave party sans fin du Second Summer of Love [Mais le Second Summer of Love, c’est toi, René].

René García Atuq, août 2014

Ce projet a été sélectionné par la commission mécénat de la Fondation Nationale des Arts Graphiques et Plastiques, FNAGP, qui lui a apporté son soutien.

Communiqué de presse (PDF)

Vernissage : 13/09/2014 4:00

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