ROMETTI COSTALES | CUP OR CAT | adjust alliteration over cosmic t.a.z.
In situ
17 septembre 2016 - 29 novembre 2016
Summer solstice angle (repeat) Une photographie d’un objet et de son ombre sur une surface régulière Canamayte-Four-Verted diagram of proportions in the skin of Crotalus Durissus durissus Like a bird seen from above
Au début, il y avait une vertèbre d’un serpent à sonnette sur un diagramme tiré d’un motif de la peau du même serpent. Les résultats de l’expérience semblaient parfaits. Les intuitions, surchauffées sous le ciel d’enclume, commençaient à se matérialiser en quelque chose de plus tangible. Le diagramme losangé de proportions (Canamayte) était proposé pour expliquer la construction de pyramides, la petite vertèbre était utilisée comme le premier instrument d’observation des mouvements du soleil. La précision de la mesure du temps dépendait de la structure d’un os de serpent. Le regard humain concluait une alliance avec les propriétés d’une entité non humaine. La Crotalométrie, la science qui consiste à concevoir et mesurer l’espace en utilisant le corps d’un serpent, était sur le point de se substituer à la Géométrie. Du moins, était-ce l’espoir et le combat d’un poète du Yucatan. Mais il ne réussit jamais tout à fait. Le motif de la peau d’un serpent ne pouvait pas avoir sa place parmi les outils de la science. L’idée qu’un serpent glissant à travers de la paille puisse expliquer l’essor d’une civilisation tout entière ne fut jamais prise au sérieux. Trop proche d’un chaman dans les bois, trop dangereuse pour l’Homme seul dans l’Univers. Dans ce cas, autant prendre une échelle psychonautique taillée dans des branches de Huizache (Acacia farnesiana) et s’en servir pour mesurer l’espace d’égalité en fleur, transformer en une surface de pluie des capes emplumées de palmes empruntées à Azul Jacinto Marino, faire voyager des objets dans les profondeurs d’un espace marbré, ou remplacer l’ombre d’une pierre par des traces laissées par des chaussures de tennis jaunes, tout en regardant un flux de couleurs avec les yeux qui apparaissent hors de la bouche.
orange, vert, rouge et bleu bleu
Et pourquoi ne pas aussi laisser les palmiers lire et nommer les choses. Recouvrant des surfaces du motif de leurs feuilles entrelacées, ils peuvent définir les objets sous leurs propres ombres et termes. Pourvu que le soleil brille sur elles, le même soleil dont les mouvements furent mesurés pour la première fois par une vertèbre de Crotalus Durissus durissus.
Une colonne de pierre pourrait décider de retrouver sa forme originale si on la laisse seule pendant des millénaires. Elle pourrait même réussir à se camoufler en ce qu’elle était avant le ciseau et le marteau, dans une indétermination entre ce qu’elle pourrait redevenir et l’impossibilité de rester semblable.
Alors, est-ce CUP ou CAT ? Qui sait. Un os de serpent néotropical peut aider à laisser la question ouverte.
Communiqué de presse (PDF)
Artistes de l'exposition >
Oeuvres de l'exposition >