En réserve

Hors les murs 14 janvier 2023 - 8 février 2023

Adresse : Chapelle des Jésuites, 17 Grand'Rue, 30 000 Nîmes

Jennifer Caubet développe un travail dans et avec l’espace par les moyens de la sculpture, de l’installation et du dessin. Pour sa première exposition à Nîmes, l’artiste investit la chapelle des Jésuites avec des œuvres par lesquelles elle entend explorer les potentialités du lieu.

Jennifer Caubet vit et travaille à Aubervilliers ; elle expose régulièrement en France et à l’étranger. Invitée à la chapelle des Jésuites de Nîmes, elle intitule son exposition En réserve et présente des œuvres issues de plusieurs collections publiques et privées, ou de son atelier.

En réserve désigne autant le lieu où sont conservées les œuvres, que la position de repli et d’actions potentielles que manifestent les sculptures. Leur aspect hybride à la lisière de l’objet technique, de l’outil et du mobilier, contient des possibilités d’extension, des lignes et des trajectoires possibles, des appuis et des points d’impacts, qui forment autant de scenarios d’occupation de l’espace.

Le rapport à l’espace

Les réalisations de l’artiste ont la particularité d’activer un puissant imaginaire qui renouvelle notre relation à l’espace : celui où se déploie notre vie quotidienne, celui des situations où s’inventent d’autres modes d’habiter et d’autres relations aux multiples éléments qui caractérisent un lieu. Pour la chapelle des Jésuites, Jennifer Caubet a conçu une exposition sur mesure : « Devant cet espace monumental et intouchable, la problématique posée par cette invitation m’amène à penser cette exposition En réserve, dans les vides qu’organise cette architecture. Mes sculptures sont des outils à investir et à redessiner l’espace, des pièces qui se greffent, se « pluggent » et s’infiltrent. Généralement, dans mon travail, c’est le lieu qui porte les pièces, qui les arrête, au sens physique du terme. L’espace et son architecture deviennent leur socle. Il s’agit pour la chapelle des Jésuites d’investir un autre champ lexical de mon travail, celui de la réserve, du stock, du repli et ainsi d’entrevoir la sculpture comme un potentiel de forces en déploiement ou à déployer. »

Soulèvement, renversement et potentiel

L’exposition s’organise selon une découpe induite par l’architecture de la chapelle.
« Le narthex accueillera O, une sculpture d’acier posée au sol, composée de flèches, de fils et de roulements à billes. Entre carquois et outil à dessiner dans l’espace, elle s’active par le tir à l’arc. Chaque flèche tirée dans l’espace d’exposition déconstruit le volume et déploie un fil tendu dans l’espace. Elle est ici présentée au repli, tel un instrument en attente.
La nef accueillera les pièces Renversements (2022) : des lances d’inox sont suspendues en l’air, en porte-à-faux de disques en béton. Elles agissent au sol comme des labours. Les disques en ciment deviennent des meules au potentiel d’écrasement et pourtant témoignent d’une extrême fragilité. Le cœur accueillera Plugin Rhizome (2010-2011), une flèche en béton qui déploie son propre réseau pour se soutenir et s’élever. Le béton brutaliste a pris l’empreinte du bois. Il est poussé à la limite de sa résistance et intègre brutalité et fragilité. L’installation E.A.T (Espace d’autonomie temporaire), 2009, trouvera sa place dans les bras du transept ; cet ensemble de sculptures en aluminium fonctionne selon le principe d’un kit. Ces formes se posent comme étant «utilitaires», «fonctionnelles». Tel un jeu construction, cet ensemble présente différentes combinaisons et possibilités d’installation au sein de l’espace. Entre déploiement et stock, c’est la pièce de réserve de cette exposition.
Face à elle, l’alcôve opposée accueille Capsule #1.2., une sculpture tout en contractions. Réalisée au CIRVA (Centre international de recherche sur le verre et les arts plastiques) en 2019, elle est une imbrication de trois pièces en verre soufflé. Pensées comme un espace « en dedans », ces sculptures sont des nacelles, des micro-espaces condensés. Dans un vocabulaire à la fois organique, industriel et cristallin, on se demande si le poulpe de verre ne rejoint pas l’obus pour donner une forme androgyne et cyborg. Son socle est composé de placo-plâtre et de moquette. Il est lui aussi un espace compressé, en repli, prêt à ouvrir un espace potentiel.
Entre soulèvement, renversement et potentiel, ce sont autant de manières de penser l’espace comme un terrain à construire et à déconstruire, mais surtout aux multiples potentiels qu’il s’agit d’investir. » [Textes de Jennifer Caubet].

Une exposition inscrite dans la pédagogie

L’artiste Jennifer Caubet est invitée par Arnaud Vasseux, artiste et enseignant, dans le cadre du séminaire « Expériences et pensées de la spatialité » réunissant des étudiant·e·s de cycle 2 (à partir de la 4e année). L’exposition est l’occasion de générer une rencontre, des échanges et un moment de professionnalisation avec des étudiant.e.s qui suivront le montage de cette exposition et son agencement. Ils.elles seront aussi invité.e.s à proposer des pièces autour du renversement et à les présenter lors d’une rencontre spécifique autour de leur travail.

Cette exposition a bénéficié des prêts des Fonds Régionaux d’art contemporain d’Occitanie Montpellier, de Provence-Alpes-Côte d’Azur, ainsi que de la fondation d’entreprise Lafayette Anticipations et de la galerie Jousse Entreprise.

Un projet coordonné par Arnaud Vasseux, artiste et enseignant, avec la participation d’étudiant.e.s.

 

En savoir plus.

Entrée libre : de 10h à 18h du mardi au vendredi et de 10h à 18h30 le samedi et le dimanche. Exposition fermée le lundi.

Communiqué de presse (PDF)

Vernissage : 13/01/2023 12:00

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