Le titre fait référence à l’épopée homérique, dans laquelle le premier exilé mythique du passé méditerrannéen, Ulysse, fait escale à Bonifacio (Chant X). Dans ce poème, la mer arbore toujours une couleur pourpre, jamais bleue. Ce rouge est une vision symbolique qui dépeint la mer non seulement comme un paysage physique source de désir et de péril, mais aussi comme un espace métaphysique où se confondent les vagues de pensée et se cristallisent les mécanismes de construction identitaire. Adoptant ce cadre théorique, Rouge Odyssée évoque l’expérience du foyer comme un lieu de rencontres intersubjectives, un territoire à revendiquer et une identité à reconstruire dans un cadre mondialisé et post-colonial.

En passant par l’évocation mythologique du foyer, puis par son incarnation urbaine, l’exposition présente un maillage d’œuvres qui offre de multiples échappées poétiques sur l’héritage collectif et l’universalité de la vulnérabilité humaine : cette conscience partagée de faire face aux mêmes combats, fragilités et déterminismes dans un monde d’hybridation où tout se confond pour se bâtir.