Né en 1994 à Strasbourg
Vit et travaille à Aubervilliers
Représenté par la Galerie Romero Paprocki

“Les sculptures figuratives de Max Coulon puisent dans un répertoire d’objets trouvés, de formes ludiques et de conventions architecturales. Ses techniques de sampling croisent des opérations contradictoires, des réparations d’objets ruinés et de malmenages d’archétypes ornementaux. Il met à l’épreuve des modèles architectoniques, classiques et modernes, qu’il rejoue par des gestes intuitifs à la fois dans et à l’écart de l’académie. Les logiques de la sculpture canonique, dictant son équilibre, son calibrage et sa symétrie, sont fragilisées pour mieux être soulignées.

L’artiste lorgne les normes et les caractéristiques ornementales du style néoclassique, des créatures de style néo-gothique et des fantaisies des grotesques. Leurs architectes ont érigé des figures fortes, des images puissantes pour soutenir des édifices. Autant dans la filiation qu’en réaction àcet héritage, Max Coulon parodie ces genres qui excellent dans l’art de la citation. Il traite les motifs comme des corps inanimés dont il remue la matière. Ses objets taillés dans la masse dérivent des atlantes et des cariatides puis retournent vers un état primitif de la sculpture, vers sa base qui réapprend à se soutenir elle-même. L’artiste façonne des formes juvéniles avec des matériaux robustes comme le bois et le béton.

Il se fait guider par leurs propriétés, pour en évacuer les contraintes techniques et ainsi leur donner le corps qu’ils contiennent parfois déjà. Des morceaux recollés et des gonflements de joints naissent quantité de stigmates. En provoquant leurs défauts, ces agrégats d’objets moulés et de matières premières sculptées rendent compte d’une – nomie des matériaux. Leurs personnalités s’incarnent dans des figures d’animaux, des bas-reliefs de sept nains ou encore dans des maquettes de maison. Générant leur propre proportion, Max Coulon convoque un réel à l’échelle de ses sculptures anthropomorphes.
Ce monde de jouets, pastichant celui des adultes – de ses personnages cocasses ou morbides, en passant par le CRS, l’alcoolique et le propriétaire – caricature dans un même élan leurs fictions et leurs systèmes d’autorités.”

Lila Torquéo, 2021