André Borderie

1923-1998

Bien sûr, son œuvre est une globalité, mais la céramique en est la partie qui me paraît la plus exceptionnelle, alors même (et peut-être pour cette raison) qu’il n’a jamais cherché à être un « vrai » céramiste. Très tôt, il s’affranchit des règles usuelles du métier, non sans une part de malice. Ses pièces échappent à la perfection géométrique au profit de la poésie (sa femme Maria disait qu’« un carré est un rond inquiet »). La céramique se révéla pour André Borderie le support adapté à ses idées sur l’inscription des objets dans l’espace, par la forme comme par la couleur. C’est par elle qu’il réussit à magnifier ses qualités d’artiste. Elle lui permit de donner toute la mesure de son inventivité et d’une logique qui n’appartenait qu’à lui. Il y exprima aussi sa générosité qu’on voit affleurer dans la diversité des textures et la richesse de l’émail et il sut jouer magistralement des variations du mat au brillant, des rugosités et des craquelures. La couleur, qui va de la chaleur du rouge à la profondeur des gris bleutés, finit d’animer ses objets.

Dessin, idée, espace, architecture, objet, dimension humaine : le travail d’André Borderie est un processus complexe. Depuis trente ans que je me suis engagé à le faire redécouvrir, je suis persuadé que sa poétique est celle des grandes œuvres. Son travail, né du contexte historique de l’abstraction des années 1950, le dépasse d’emblée pour s’inscrire dans le présent intemporel de l’invention. Au-delà de leurs qualités artistiques indiscutables, l’importance de ses céramiques est qu’elles nous touchent comme autant de témoignages d’une conquête de l’esprit sur la matière.

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